
Eclore Actuators : l’origami industriel vise les étoiles
La start-up Eclore Actuators a réussi à s’imposer en quelques années comme un expert reconnu du pliage de polymères pour la robotique. Accompagnée par l’ESA BIC Nord, la PME nantaise, qui compte déjà une centaine de clients et s’attaque au marché japonais, prépare une levée de fonds et accélère son développement dans le secteur spatial.
Créée en 2019 à Nantes, Eclore Actuators est née de la passion de Pierre Gautier-Le Boulch pour l’origami, une technique de pliage japonaise qu’il applique à l’industrie. « J’ai commencé à m’intéresser aux techniques de pliage des voiles spatiales pour les satellites”, retrace ce jeune ingénieur diplômé de l’École des Mines qui s’est spécialisé en propulsion spatiale à la faveur d’un semestre d’études à Séoul, avant de consacrer son mémoire universitaire à l’origami dans le spatial. « Le pliage est une stratégie clé pour minimiser l’encombrement et le poids, deux contraintes majeures du spatial », souligne-t-il.

Un ingénieur passionné d’origami industriel
De retour en France, Pierre Gautier-Le Boulch oriente la fin de son cursus d’ingénieur vers le développement industriel de cette technologie. Une fois son diplôme en poche, il décide de créer son entreprise. « Après avoir développé des soufflets de protection pour des éléments mécaniques sensibles, j’ai vu un potentiel pour développer des actionneurs, à savoir des composants qui permettent de créer un mouvement en jouant sur leur pression interne. Au départ, nous nous sommes concentrés sur les marchés du BTP et de l’agriculture, mais nous nous sommes rapidement repositionnés sur des secteurs à plus forte valeur ajoutée comme la robotique, la défense et l’aérospatial», explique celui qui emploie aujourd’hui une dizaine de collaborateurs, compte une centaine de clients dont le CNES, et commercialise ses solutions tant pour la robotique que pour la manutention ou la défense.


ESA BIC Nord : un accélérateur pour viser l’espace
« Au-delà de la subvention de 25 000 euros, l’accompagnement de l’ESA BIC a été un véritable catalyseur d’innovation pour l’entreprise », se félicite le dirigeant. « Il nous a apporté de la crédibilité, de la visibilité et une meilleure compréhension de l’écosystème spatial. Le spatial est un secteur particulier, souvent basé sur des contrats avec les agences spatiales. Comprendre son fonctionnement et rassurer ses acteurs, c’est essentiel pour avancer », estime-t-il.
Les tests menés dans des environnements extrêmes, exigés par le spatial, sont aussi un gage de qualité pour ses autres clients. «Les innovations que nous mettons au point pour le spatial renforcent notre crédibilité vis-à-vis de nos clients industriels », souligne celui qui planche actuellement sur des projets d’antennes ou de mâts télescopiques. Prochaine étape : finaliser, d’ici quelques mois, une levée de fonds de plus d’un million d’euros qui devrait permettre à Eclore d’industrialiser sa production et de renforcer la présence internationale, notamment au Japon.
