
Les stations robotisées d’Alatyr font décoller la recherche orbitale
Installée à Saint-Germain-en-Laye, la start-up Alatyr, incubée à l’ESA BIC Nord, conçoit des mini-stations spatiales robotisées pour accélérer la recherche et la production en orbite. Un nouveau terrain de jeu prometteur pour les biotechs et les laboratoires de demain.
Depuis son siège de Saint-Germain-en-Laye, Alatyr imagine le laboratoire orbital du futur. Fondée en mars 2023 par Mathieu Chaize (CTO) et Emeric Lhomme (CEO), deux anciens d’ArianeGroup, la start-up rassemble aujourd’hui une dizaine de personnes — biologiste, ingénieurs en aérospatial et autre expert en microfluidique — autour d’un objectif ambitieux : faire des mini-stations robotisées la nouvelle référence pour la recherche et la production biotech dans l’espace.

« La robotique est la clé pour démocratiser l’accès à la microgravité »
« La robotique est la clé pour démocratiser l’accès à la microgravité et accélérer l’innovation », estime en effet Mathieu Chaize. C’est dans cet esprit que l’équipe d’Alatyr s’est fixé pour mission de concevoir des infrastructures modulaires, entièrement automatisées et capables d’accueillir aussi bien des expériences biologiques que la production de matériaux à très haute pureté. « Le fait de ne pas avoir à accueillir d’humain à bord nous affranchit d’un grand nombre de contraintes», souligne le CTO.

Des stations spatiales robotisées pour la recherche biotech en orbite
« La microgravité bouleverse la biologie, et nous sommes les premiers en Europe à avancer sur cette vision très robotisée de stations orbitales », insiste le fondateur, qui souligne au passage le vaste champ d’applications de sa station robotisée : cultures cellulaires, essais thérapeutiques accélérés, optimisation de la bioproduction, nouveaux cristaux de protéines… Autant d’arguments qui ont notamment permis à Alatyr de boucler une première levée de fonds en juillet 2024, et d’être lauréat du volet spatial de France 2030.
Les premiers clients ciblés ? « Les biotechs, les laboratoires pharmaceutiques européens, les agence spatiales… Nous commençons aussi à nouer des partenariats avec des instituts de recherche », confie Mathieu Chaize, dont les équipes préparent actuellement un vol parabolique pour valider certains systèmes et réaliser diverses expériences en microgravité.

“Le label ESA BIC apporte une légitimité immédiate”
En parallèle, Alatyr multiplie les collaborations scientifiques. « Disposer de notre propre laboratoire est un véritable atout qui nous permet d’avancer bien plus vite sur la culture cellulaire et la validation technique de nos modules », souligne le CTO.
La suite ? « Nous poursuivons le développement de la mini-station, nous accélérons sur nos preuves de concept et nous espérons concrétiser très prochainement nos premiers contrats avec des biotechs et des pharmas». Au-delà d’une mini-station d’1,5 tonnes destinée aux mini-lanceurs, Alatyr planche également sur une version bien plus imposante qui devrait dépasser les 15 tonnes.
L’incubation à l’ESA BIC Nord, amorcée avant même la création officielle d’Alatyr, aura été déterminante dans son développement. « Le label ESA BIC apporte une légitimité immédiate qui ouvre de nombreuses portes, bien au-delà du cercle spatial. Le fait de pouvoir évoluer dans cet écosystème et les échanges que nous avons pu avoir avec d’autres startups nous ont fait gagner un temps précieux, qui se compte probablement en années », conclut Mathieu Chaize.