
ArcSpace révolutionne l’assemblage de modules dans l’espace
C’est une petite révolution dans le secteur spatial. Incubée à l’Esa Bic Nord, la start-up parisienne ArcSpace a mis au point une solution clé-en-mains d’assemblage et de soudage d’éléments dans l’espace qui ouvre la voie vers de plus grandes structures orbitales. Explications.
“Nous avons commencé l’aventure en développant un robot de soudage spatialisable”, retrace Guillaume Mohara, qui a créé ArcSpace en 2022. Une idée née d’une frustration, confie cet ingénieur diplômé des Arts et Métiers et du Georgia Institute of Technology.

La voie vers des structures orbitales plus imposantes
Après avoir réalisé son stage de fin d’études au Japon dans une entreprise spécialisée dans l’impression additive, il a travaillé durant 5 ans dans le domaine de la soudure par faisceaux d’électrons au sein d’IHI Corporation, un poids lourd de l’ingénierie nippone. “C’est à cette époque que je me suis demandé s’il ne serait pas possible de spatialiser cette technologie, afin d’assembler des éléments directement dans l’espace et ainsi de pouvoir créer de plus grandes structures orbitales. Après un an de recherches, je n’avais toujours pas trouvé de réponse… Alors j’ai été contraint d’entreprendre pour concrétiser mon idée”, sourit le jeune dirigeant.
Des solutions clé-en-main d’assemblage et de contrôle
Un pari gagné, et qui dépasse désormais le seul champ de la soudure. “Au-delà de concevoir des machines-outils spatialisées, nous mettons également en œuvre des procédés de manipulation et d’alignement des éléments à assembler, mais aussi de contrôle des assemblages réalisés. Nous sommes aujourd’hui en mesure de proposer à nos clients des solutions clé-en-main d’assemblage, de maintenance et de fabrication d’éléments en orbite”, détaille-t-il.

Valider des technologies spatiales à moindre coût
Une petite révolution dans le secteur spatial. Car jusqu’alors, la taille des structures mises en orbite dépendait essentiellement de la place qui leur était attribuée dans les lanceurs. Une place par nature contrainte et très chère. “Avec notre technologie, nos clients peuvent désormais envisager d’envoyer plusieurs éléments et de les assembler une fois qu’ils sont en orbite. Notre plateforme leur permet par ailleurs de valider et qualifier leurs technologies spatiales plus rapidement, à moindre coûts et en prenant moins de risques”, résume Guillaume Mohara, qui emploie aujourd’hui quatre salariés et a notamment bénéficié du soutien de Bpifrance pour lancer ArcSpace.
L’Esa Bic Nord, un atout de poids dans le décollage d’ArcSpace
Également repérée par l’Esa Bic Nord, ArcSpace a pu bénéficier durant un an de son programme d’accélération. “Cet accompagnement nous a permis de gagner énormément de temps, notamment sur la partie théorique et institutionnelle en nous mettant en relation avec l’écosystème qu’elle fédère”, estime-t-il. “Il nous a par exemple permis de nouer un partenariat avec le laboratoire de physique des gaz et des plasma de l’université de Paris-Saclay, qui est une référence mondiale dans les technologies du vide et des particules chargées. Il nous a aussi ouvert les portes de l’Onera, le centre français de recherche aérospatiale, ainsi que celles de plusieurs écoles d’ingénieures telles que l’Isae-Supaéro de Toulouse, l’IPSA ou encore l’école Estaca. Nous accueillons d’ailleurs actuellement une douzaine d’étudiants qui travaillent sur trois projets en lien avec le développement de l’activité d’ArcSpace. L’Esa Bic Nord est un acteur incontournable de l’écosystème spatial français, et le fait d’obtenir son “label” a été un véritable gage de crédibilité pour l’intégrer à notre tour. Nous allons désormais poursuivre sur notre lancée, avec pour objectif de faire une démonstration en orbite de notre solution d’ici deux ans qui nous permettra de dé-risquer notre technologie ”, conclut Guillaume Mohara qui, après avoir décroché deux contrats de développement avec le CNES et l’ESA, compte désormais séduire les maîtres d’œuvre européens puis mondiaux du spatial, – il collabore déjà avec certains d’entre eux -, pour qu’ils intègrent la technologie d’ArcSpace dans leurs futures missions.