Nouvelle sortie d’incubation : Versant

Versant : la deeptech qui accélère la compensation écologique grâce aux satellites

Basée à Paris, la start-up Versant révolutionne la restauration écologique en s’appuyant en partie sur la donnée satellite. Incubée à l’ESA BIC Nord, elle accompagne déjà une quinzaine de projets de compensation pour les énergies renouvelables et vise de nouveaux marchés.

La restauration écologique entre dans l’ère spatiale grâce à Versant, start-up deeptech qui identifie les terrains à fort potentiel de biodiversité pour les grands développeurs de projets d’infrastructures. Objectif : proposer les meilleurs sites pour compenser leur impact environnemental. Fondée en avril 2023 à Paris par Martin de Stoppani, ingénieur centralien de 28 ans, et Luc Bettaieb, ingénieur logiciel et robotique passé par la NASA, Versant repose aussi sur un profil international clef : Greta Carrete Vega, écologue espagnole, docteure en modélisation environnementale.

Télédétection satellitaire et IA pour identifier les zones sensibles

La solution deeptech développée par Versant agrège télédétection, bases de données d’observations d’espèces et intelligence artificielle afin d’identifier rapidement les parcelles optimales à restaurer. « Nous aidons les développeurs de projets d’infrastructures, principalement dans les énergies renouvelables, à respecter leurs obligations de compensation environnementale », explique Martin de Stoppani, dont la solution cible des besoins très précis, comme la restauration de l’habitat d’espèces protégées. « Notre technologie permet de fournir beaucoup plus vite que ce qui existe aujourd’hui des terrains adaptés, par exemple pour un papillon spécifique comme l’Azurée du Serpolet », ajoute-t-il.

Déjà une quinzaine de projets accompagnés

« Nous avons déjà accompagné 15 projets de compensation, principalement dans le photovoltaïque et l’éolien », précise le fondateur, qui cite notamment des clients comme EDF Renouvelables, Engie Green, Verso Energy ou encore Corsica Sole. Autre gage de sa crédibilité : Versant a récemment levé 500 000 euros auprès des fonds Antler et Climate Leaders Fast Track, avec l’appui de Bpifrance et une subvention de l’ESA BIC Nord qui l’accompagne. 

L’équipe ambitionne désormais d’élargir son offre à l’évitement, – à savoir l’accompagnement des porteurs de projets pour identifier en amont les zones à faible enjeu pour la biodiversité -, ainsi qu’au suivi dans le temps de l’impact environnemental des infrastructures. « Notre objectif, c’est d’éclairer les développeurs pour qu’infrastructures et biodiversité coexistent en harmonie », résume Martin de Stoppani, qui prévoit de renforcer son équipe pour soutenir sa croissance et ouvrir de nouveaux marchés. « Aujourd’hui, la biodiversité devient un enjeu central, mais les cas d’usage business restent rares. Nous en créons un, basé sur la donnée satellite », souligne le fondateur.

L’ESA BIC Nord, un tremplin décisif

L’accompagnement de l’ESA BIC Nord aura été déterminant dans le développement de l’entreprise. « Nous cherchions à la fois des financements et une expertise stratégique. L’ESA BIC nous a permis d’accéder à des experts du satellitaire, notamment du CNES, et d’affiner notre modèle », se félicite Martin de Stoppani. L’effet réseau et la reconnaissance du dispositif ont aussi pesé : « L’ESA BIC, c’est un label qui crédibilise et ouvre des portes », conclut-il.